Qu'est ce que le MOX ?

01/03/2018 20:28

Le MOX : un combustible dangereux

qui entretient le mythe du recyclage des déchets radioactifs

 

Qu'est ce que le MOX ?

Depuis  1987,  EDF  charge  progressivement  et en partie certains  réacteurs  avec  le combustible  mixte  uranium/plutonium. A ce jour, seul les réacteurs 900MW sont autorisés à fonctionner au MOX, mais EDF parle de moxer les 1300 MW ce qui pose de nombreuses questions. 100 tonnes de combustible MOX irradié sont déchargés chaque année des centrales françaises.

Le MOX contient de l'uranium 235 (enrichi entre 3 et 5%) et du Plutonium, à la différence du combustible classique qui ne contient que de l'uranium 235.

Il est fabriqué à  l’usine  MELOX  de  Marcoule  (Gard), mise en service en 1994.

L’usine  MELOX  a  été  conçue  afin  de  pouvoir  alimenter  non  seulement  les  réacteurs  français  de  900  MWe,  mais  aussi  les  réacteurs  français  de  1.300  MWe  et  d’autres  réacteurs  étrangers. 

 

Le MOX, encore plus dangereux que le combustible classique

Le plutonium n'est pas un radioélément naturel.  Il  a  été  produit  et  découvert  aux  Etats-Unis  en  1941  dans  le  cadre  des  programmes  de  recherche  militaire  qui  ont  abouti  à  la  réalisation  de  bombes  atomiques.  La  première utilisation du plutonium a été la constitution de la bombe au plutonium qui a explosé au dessus de  Nagasaki  le  9  août  1945.  Le  plutonium  est  aussi  présent  dans  les  installations  nucléaires  civiles.  Le  fonctionnement des réacteurs nucléaires, qui produisent autour de 75 % de l’électricité en France, produit aussi du plutonium.

 

Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, inhaler une dizaine de microgrammes de plutonium déclenche un cancer mortel.

Le Mox est donc de par sa composition même plus dangereux et nocif que le combustible classique.

Le Mox est un combustible composé notamment de 6 à 7 % de plutonium issu du retraitement, l’un des radiotoxiques les plus puissants qui existent. Un réacteur carburant au Mox pose donc un double problème : il a un point de fusion beaucoup plus bas et, si une fuite survient, le potentiel de rejets radioactifs est le double. 

Son utilisation dans les centrales accroît les risques, dans la mesure où ce combustible est particulièrement « réactif ».

Par ailleurs, une fois utilisé, le combustible MOX est quatre à cinq fois plus chaud et radioactif que les combustibles classiques et doit refroidir 100 ans de plus.

Enfin, rappelons que 5 kilos de plutonium peuvent suffire à fabriquer une bombe.

À noter que ce combustible MOX doit être utilisé rapidement après avoir été produit : cinq mois de vieillissement entraînent déjà une perte de 3% de sa durée d’utilisation. Il y a donc peu de stock de mox, qui n'est pas produit longtemps à l'avance.

 

Un combustible destiné à entretenir le mythe du recyclage

Après utilisation dans les réacteurs, le combustible nucléaire usé est « retraité », une opération qui consiste uniquement à en séparer les différents éléments radioactifs. L'indutrie prétend par cette opération recycler le combustible usé issu des réacteurs ce qui est totalement faux !

 

Pour une explication en image de la chaine du combustible, voir ici : https://sortirdunucleaire.org/Nucleaire-de-la-mine-aux-dechets-tous-concernes-48401

à utiliser et diffuser à votre guise !

 

Seule une partie du Plutonium 239, qui ne représente qu’une infime partie de ceux-ci, est effectivement réutilisée, entre autres pour la fabrication de bombes… et du MOX, combustible extrêmement dangereux et toxique [3]. Le reste du plutonium est stocké à La Hague, sur étagère (nom donné au type de stockage).

 

Loin du mythe du recyclage et d’une gestion maîtrisée, le retraitement est un leurre. L’industrie nucléaire est en réalité incapable de gérer ses déchets ainsi que l’ensemble des matières radioactives qui s’accumulent depuis des décennies. Et le retraitement produit encore plus de déchets, l'ensemble des matières et outils utilisés pendant les opérations de séparation devenant aux-même contaminés.

 

Il en va de même d’un bout à l’autre de la chaîne du combustible, dont chaque étape (extraction, enrichissement, utilisation dans les réacteurs, retraitement…) engendre des pollutions radioactives, nécessite des transports dangereux, expose les populations à des risques inacceptables et produit des déchets qui resteront radioactifs et nocifs pendant des milliers d’années.

 

Des transports à haut risque tenus secret

Les transports de MOX neufs (donc pas encore utilisés) sont des transports hautement risqués, réalisés dans le plus grand secret et sous forte surveillance policière. Ils sont actuellement réalisés par camion, dans des camions dits « 1000 pattes » à cause du nombre de roues des camions nécessaires vu le poids de ces convois. Pour les transports internationaux, par exemple pour le Japon, ils sont réalisés par mer, dans des navires spéciaux, équipés de canons et sous haute protection. Il y a systématiquement deux bateaux, un vide, un plein, les deux bateaux se protégeant mutuellement.

A notre connaissance, les transports de MOX usés, donc irradiés, sont comme pour tous les combustibles usés, réalisés par train. Cela pose question, pourquoi les transports de MOX neufs sont autant sécurisés et pourquoi ceux de MOX usagés le sont moins.

 

Des transports à haut risque

Le MOX neuf est une matière fissile de catégorie 1, c’est-à-dire directement utilisable pour fabriquer des bombes.

Certains transports de MOX, par exemple pour le Japon, peuvent contenir des centaines voir des milliers de kg de Plutonium, soit une quantité de matière fissile capable de produire de nombreuses bombes atomiques (ex : 2009 transport de MOX vers le Japon, plus gros transport de MOX connu, le MOX transporté contenait 1,8 tonnes de Pu, soit une quantité de matière fissile permettant de fabriquer 225 bombes nucléaires).

Le risque est double : accident et malveillance. Et même en l’absence d’accident, ces transports constituent une menace réelle pour la santé des personnels impliqués et les habitants des villes et villages traversés.

 

De plus, le système de protection actuel se base uniquement sur la sûreté du conditionnement, c’est à dire des conteneurs. Cette approche déterministe implique que n’importe quel mode de transport peut-être utilisé, et n’importe quel itinéraire peut-être emprunté, dès lors que la matière est transportée dans un emballage adapté.

Les conteneurs sont conçus afin que les expositions radiologiques des travailleurs et des populations durant les conditions normales de transports soient inférieures aux limites réglementaires. L’affaire des wagons contaminés en 1998 a montré les limites de ce système et le manque de sérieux des organismes de surveillance. Aujourd’hui encore, le manque de contrôle ainsi que le manque d’information et de formation expose les personnels affectés à des risques radiologiques importants.

Les conteneurs sont également testés sur des scénarios d’accident. Ce raisonnement statistique -qui élimine les scénarios les plus rares- est inacceptable dans le cadre de transports aussi dangereux que les transports de déchets nucléaires hautement radioactifs. Divers scénarios, comme la collision avec un transport d’hydrocarbure, la chute d’un pont sur une surface non plane, ou encore le naufrage en mer, indiquent que des rejets radioactifs auraient lieu. La dispersion d’un gramme de plutonium en zone urbaine obligerait à évacuer des milliers de personnes.

 

Le culte du secret

 Officiellement, la politique de gestion des matières et des déchets radioactifs s’établit selon un plan de « mesures de transparence et de démocratie »… Pourtant, les itinéraires de ces déchets sont gardés secret, dont certains sont classés « secret défense ».

En matière de transport nucléaire, ni les élus locaux ni les citoyens ne sont informés. Alors qu’en Allemagne, les agents assurant la sécurité des convois ont l’interdiction de s’approcher à moins de sept mètres des CASTOR, aucune mesure officielle n’est prise en ce sens en France. Lorsqu’un train de déchets traverse une gare, les cheminots sont exposés aux radiations... tout comme les usagers.

 

Plus d'infos

Transports 

https://sortirdunucleaire.org/Dossier-special-Les-routes-du-nucleaire-quand-la-47831

https://sortirdunucleaire.org/Intro,28220

https://www.sortirdunucleaire.org/Nucleaire-l-envers-du-decor#ecran4

Chaine de l'uranium

https://sortirdunucleaire.org/La-chaine-de-l-uranium-en-bref,28201

Mythe du cycle nucléaire, risques du plutonium et imposture du retraitement

https://sortirdunucleaire.org/Peut-on-recycler-les-dechets

MOX

https://www.global-chance.org/IMG/pdf/gc34p12-13.pdf

https://www.global-chance.org/IMG/pdf/gc34p24-27.pdf

https://www.wise-paris.org/francais/rapports/transportpu/030219TransPuRapport_Annexes.pdf

https://gazettenucleaire.org/important/dossier%20MOX.html