Exercice de sécurité - Dampierre en burly - 6 decembre 2017

06/12/2017 19:47

Le 6 décembre 2017 à 19:02.
Nous étions à Dampierre ce matin, Thierry J. et moi, en compagnie d'Alice B., journaliste venue de Paris pour faire un reportage sur cette centrale.

Autant dire que, s'il n'y avait pas eu d'exercice, on n'aurait pas vu la différence : pas de "bouclage" du périmètre de sûreté des 5km, pas de déviations, pas de contrôle d'identité... Des mesures qui avaient été pourtant annoncées. L'idée était de ne troubler en rien les activités ordinaires des riverains!
 
Nous nous sommes rendus à Lorris, où un centre de distribution de comprimés d'iode pour les 31 nouvelles communes du PPI a "simulé" son fonctionnement (en effet,jusqu'à 2019, il semblerait que les comprimés ne soient pas distribués en pharmacies comme c'est le cas dans le PPI 10km).
Nous avons pu parler avec la maire de Lorris, chargée de ce centre, avec un représentant de la Préfecture, avec une personne de l'ASN de Paris et un représentant du Ministère de l'Intérieur.

L'échange avec ce dernier étant un peu du type "dialogue de sourds": nous n'avons pas du tout la même conception du risque nucléaire!

Une équipe de FR3 étant là, nous avons été interviewés.
Reportage de FR3 centre au 19/20 du 6 décembre de 11mn50' à 14mn15'.
 

Les 5 et 6 décembre 2017, les pouvoirs publics et EDF organisent un exercice à dominante « sûreté nucléaire » le 5 et à dominante « sécurité civile » le 6, avec le CNPE.

Cet exercice national se propose de tester les dispositifs de la chaîne d'alerte, de commandement et de gestion de crise qui seraient déployés par les pouvoirs publics et EDF pour protéger la population en cas d'accident nucléaire !

A partir d'un scenario fictif, inconnu des services en présence, le CNPE simulera – sous l'autorité du préfet - un accident technique qui nécessitera la mise en œuvre des dispositions prévues par son plan d'urgence interne (PUI) ainsi que celles contenues dans le plan particulier d'intervention (PPI) des pouvoirs publics.

Mardi 5, il s'agira d'un « exercice sur table » entre acteurs en charge de la gestion de crise :

  • EDF national et local

  • Mission d'Appui au Risque Nucléaire du Ministère de l'Intérieur

  • Préfecture du Loiret

  • Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)

  • Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)

Mercredi 6 : l'exercice a pour but de sensibiliser les élus et le public aux risques nucléaires.

Parmi les opérations prévues :

  • organisation du centre de répartition des comprimés d'iode pour 31 communes du Loiret, sous la responsabilité de la maire de Lorris, dans le cadre du plan Iode

  • préparation de l'évacuation des communes dans un rayon de 5 km avec sécurisation du périmètre, bouclage de la zone et mise en place de déviations

  • installation de 2 portiques de contrôle de radioactivité et de décontamination à Orléans

  • mise en œuvre de la chaîne d'alerte et du plan particulier de mise en sûreté d'établissement scolaire (DASEN)

 

Le 30 novembre, le contenu de ces 2 journées n'apparaissait :

  • ni sur le site de la centrale (pas plus dans l'onglet Actualités, que dans l'onglet Sûreté et Environnement)

  • ni sur celui de la CLI où on peut juste télécharger un flyer invitant à la réunion publique qui a eu lieu le même jour que la CLI de Belleville. Y sont annoncés : présentation de l'extension du périmètre du PPI et exercice de sécurité du 6 décembre... mais aucun compte-rendu de la réunion, ni résumé du propos.

 

QUELQUES COMMENTAIRES :

  1. Les pouvoirs publics se soucient du risque d'accident nucléaire. C'est donc admettre qu'il peut arriver et que tout n'est pas complètement sûr, sous contrôle, dans le meilleur des mondes possible ! Comme on nous l'a répété ad nauseam à chaque occasion.

  2. Le risque d'accident se multiplie avec le vieillissement des centrales (pour Dampierre : construction 1974 : 43 ans / mise en service 1980 : 37 ans )

  3. On organise la distribution de comprimés d'iode, rappelons que :

    - ceux ci ne sont efficaces que s'ils sont pris 1 heure avant le passage du nuage (saturant la thyroïde qui, ainsi ne fixe pas l'iode radioactif rejeté). Timing un peu difficile à maîtriser !

    Qu'en cas d'accident nucléaire, bien d'autres éléments radioactifs sont dégagés (gaz rares, Cesium, Strontium, Ruthenium...) : la pastille d'iode n'est pas la « pilule miracle » qui protègerait de tout !

  4. Sur papier, ce n'est pas comme dans la réalité où la dissémination dépassera de manière quasi certaine les 5 km (jusqu'à 200 km à Fukushima), dans une direction qu'on ignore (liée à conditions météo).
    S'il faut évacuer Gien (environ 26000 habitants en 2014) : où seront accueillies les personnes, comment seront-elles acheminées vers les centres d'hébergement ? Indemnisées ? Sachant que ce n'est pas EDF mais l'Etat (= les contribuables encore eux qui financeront - ou pas -  les indemnisations)

  5. On demande à la population de se plier gentiment à ces exercices alors qu'on ne les consulte pas pour la prolongation de cette prise de risque (grand carénage).

reportage de FR3 centre au 19/20 du 6 décembre de 11mn50' à 14mn15' 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/emissions/jt-1920-centre