Notre communiqué de presse en réponse à M. le maire de Sury près Léré

28/01/2019 16:00

Monsieur le Maire en reprendrait bien une tranche ou deux ?

Après un excès de confidentialité pour la consultation publique sur la révision du PPI (Plan Particulier d'Intervention en cas d'accident nucléaire), dont l'importance pour la population, est passée du coup, complètement à l'as, voilà que nous apprenons par la presse le vœu très nucléophile du maire de Sury-près-Léré, à l'occasion du premier conseil municipal de cette commune.

Ainsi, non content d'avoir sa commune dans le périmètre des 2 km sous les vapeurs de la centrale existante, ce maire nous dévoile son attachement à l'industrie nucléaire et son rayonnement économique pour sa commune.

  • Notre association qui milite pour la sortie du nucléaire, s'insurge devant un tel vœu et dénonce d'ailleurs, depuis quelques mois, la démarche souterraine d'EDF d'acquérir des hectares autour de ses sites nucléaires, sans vouloir dévoiler ses projets. Nous voudrions souligner l'incohérence de vouloir de nouvelles tranches atomiques et dans le même temps, réaffirmer son refus du projet de piscine d'entreposage sous eau des combustibles usés, dévoilé par Reporterre au début de l'an dernier.
     
  • Notre association s'étonne du manque de réactions des municipalités alentour et craint terriblement pour ce vœu, l'adage "qui ne dit mot, consent " ?? Et l'ensemble de la population concernée souhaite-t-elle assumer les conséquences de cette demande ?
     
  •  Le nucléaire, ce sont-certes- des emplois et des retombées fiscales mais aussi des rejets atmosphériques et des rejets en Loire d'énormes quantités d'éléments radioactifs et chimiques nocifs, (des normes définissent la quantité autorisée de ces rejets) ; et la production de déchets dangereux pour des milliers, voire des millions d'années pour certains (problématique non résolue d'où la nécessité de nouveaux sites d'entreposage !). Sans oublier le risque d'accident nucléaire que nos autorités envisagent (procédures d'évacuation et de décontamination, indemnisation des pertes d'emploi et d'habitat... envisagés dans le PPI).
     
  • Et que dire d' accueillir un EPR ou 2, nouvelle génération ? Quand on voit que celui de Flamanville n'est toujours pas fini et a englouti le triple de son budget initial (près de 11 milliards au lieu de 3,3 milliards) et qu'il collectionne malheureusement une somme de dysfonctionnements en tous genres dans sa construction, les EPR 3e génération vont coûter combien de milliards d'euros encore, pour leur conception et leur construction ?
     
  • Sans oublier les 110 milliards du coût supplémentaire minimum des investissements nécessaires des grands carénages, puisque EDF s'entête à vouloir prolonger son parc nucléaire et accroître logiquement le risque d'accident grave ...
     
  • Pourquoi ne pas utiliser tout cet argent pour la sortie du nucléaire, en favorisant réellement les économies d'énergie par l'isolation des bâtiments (publics et privés, des entreprises, des particuliers), la mise en place des énergies renouvelables, et la mise au point du stockage de l'électricité ?
     
  • Les emplois ? 630 000 : c'est le nombre d'emplois qui peuvent être créés ! Voir les scénarios de transition énergétique d'ici 2030 (scénario Négawatt). Sans compter ceux que nécessitera le démantèlement des centrales ! 14 fermetures de réacteurs de 900 MW sont prévues d'ici 2035 !

Nos communes l'ignorent trop souvent, notre pays peine à s'en persuader mais la Terre, notre maison commune a besoin que l'on change de paradigme ; le modèle énergétique du tout nucléaire et du productivisme à tout prix a vécu !