CREYS-MÉPIEU Superphénix : encore 13 ans de travaux

11/01/2016 21:39
Lundi 11 janvier 2016
 

Les opérations de démantèlement du site nucléaire de Creys-Malville devraient prendre fin en 2029. Damien Bilbault, le nouveau directeur du site, l’a une nouvelle fois rappelé dans le cadre de la dernière réunion de la commission locale d’information (CLI), une structure d’information et de concertation obligatoire pour toute installation nucléaire. Le conseil départemental de l’Isère ayant changé de présidence, la CLI aussi : c’est désormais Gérard Dezempte qui officie à ce poste.

Après le sodium, la cuve du réacteur

Au cours de cette réunion, à laquelle assistait Thomas Michaud, lui aussi nouveau sous-préfet de La Tour-du-Pin, Damien Bilbault a détaillé le planning des opérations de démantèlement à venir. Des actions longues, constituant autant de défis pour les exploitants en termes de gestion de projets, de maintien des compétences et de coordination des différents chantiers qui font souvent intervenir de nombreuses entreprises spécialisées. Et qui coûtent donc cher : le budget annuel de fonctionnement est de 19 millions d’euros, et le site de Creys-Malville emploie toujours 90 salariés d’EDF (il y a eu neuf embauches en 2015), et quelque 300 prestataires. Un chantier titanesque a été mené lors des trois années qui se sont écoulées. Il a fallu retirer et traiter 5 900 m3 de sodium, qui se sont transformés en 38 139 blocs de béton (qui sont entreposés sur le site). Les tuyauteries de l’intérieur de la cuve du réacteur ont été vidangées du sodium résiduel grâce à des robots, avant d’être découpées. Puis, 1,350 km de circuits secondaires périphériques à cette cuve ont été retirés à leur tour.

Mais avant d’en arriver à la démolition du bâti (en 2024 d’après le planning), une nouvelle grosse échéance se profile pour début 2017, avec le démantèlement du bloc réacteur. Il faudra notamment démonter les deux cuves (de 28 mètres de haut), puis la dalle et quelques éléments encore en place.

Des opérations de démontage et d’assainissement qui vont faire appel à des techniques de pointe, souvent inédites, au cours desquels il faut constamment veiller à la sécurité des intervenants mais également au respect de l’environnement.

Et après ? Une fois toutes ces étapes menées à bien jusqu’à déconstruction complète du réacteur Superphénix, la volonté d’EDF, propriétaire du site de Creys-Malville, est toujours, pour l’heure, de lui conserver sa vocation industrielle. Reste à définir sous quelle forme.

Publié le 22/12/2015 à 06:04 Vu 4420 fois