BOYCOTT du débat public sur la gestion des déchets nucléaires, le PNGMDR

18/06/2019 22:47

Pourquoi nous boycottons ce débat et l'ensemble du débat public PNGMDR

Texte lu par plusieurs adhérents de notre association SDN BGP (, lors de la réunion du débat public sur le PNGMDR (Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs), le 18 juin à Nevers
  1. Un débat public devrait avoir lieu « lorsque toutes les options et solutions sont encore possibles et que le public peut exercer une réelle influence ». C'est ce que stipule la convention internationale d’Aarhus signée par 39 états dont la France en 1998 et annexée notre constitution française en 2005.
    Est-ce vraiment le cas pour le débat public sur le PNGMDR ?

  2. Le public peut-il exercer une réelle influence ?

    - existe-t-il un mécanisme prévu par la loi qui contraigne les gouvernants à tenir compte des conclusions du débat public ?

    Nous lisons dans La Voix du Nord du 27 mai dernier: « Ce qui sera dit dans le rapport que nous rendrons n’aura pas de valeur obligatoire pour les pouvoirs publics ». C'est la présidente de la CPDP qui parle.

    - que nous apprend l'histoire des débats publics récents ?

    Un exemple : le débat public sur les déchets nucléaires de 2005 retenait 2 possibilités à approfondir : enfouissement en grande profondeur ou bien stockage en sub-surface. La loi qui a été votée juste après, le 28 juin 2006, n'a conservé, elle, que la 1ère solution !

    - la PPE (Programmation Pluri-Annuelle de l'Energie) a d'ores et déjà (nov 2018) enterinné la poursuite de l'exploitation de nombreuses centrales au delà de 50, voire 60 ans et la possibilité d'un « nouveau nucléaire » engendrant encore de nouveaux déchets.

  3. Toutes les options et solutions sont-elles encore possibles ?

    - a) La possibilité d'arrêter de produire des déchets est-elle soumise à débat  ?

    Quand la baignoire déborde, ne s'agit-il pas avant tout de fermer le robinet ?

    - b) Est-il possible de revenir en arrière sur le projet d'enfouissement à Bure, au vu des sommes considérables déjà investies dans un projet plus que contesté (l'IRSN vient juste de publier un rapport sur les alternatives au choix de l'enfouissement !)

    - c) Concernant les matières radioactives dont il est question aujourd'hui.

    * D'abord, peut-on remettre en question les choix
    1) du tout nucléaire
    2) du retraitement
    3) du stockage en vue d'hypothétiques Réacteurs à Neutrons Rapides qui devraient s'en « nourrir ». Ce sont ces 3 choix successifs qui aboutissent à la saturation des piscines de la Hague. Envisage-t-on de faire machine arrière ???

    * Ensuite : toutes les options ont-elles été envisagées ?
    Face à la saturation, EDF a été sommée en février 2017 de proposer ses solutions, or, depuis, elle n'a proposé qu'une seule solution : la piscine d'entreposage centralisée, mais sans chiffrer son coût ni les risques encourus en cas de perte de refroidissement au cours de ses 100 années de fonctionnement.

  4. L'IRSN a bien produit une note sur le stockage à sec des combustibles usés qui permettrait de dégager les piscines, mais postérieurement au début du débat (15 mai) et non chiffrée. Comment faire des choix si toutes les données ne sont pas sur la table ???

  5. Enfin, il n’est pour nous pas acceptable que l'opposition locale au Centre industriel de stockage géologique (CIGEO) à Bure subisse encore et toujours une répression violente et disproportionnée. Il avait pourtant été question de suspendre celle-ci le temps du débat public ! On ne discute pas avec un pistolet sur la tempe.

Pour ces raisons, notre association - personne morale - ne participera, ni à la réunion d’aujourd’hui, ni au débat dans son ensemble et nous quittons cette salle.