11 mars 2017 - 6e anniversaire de Fukushima - articles

16/03/2017 18:29

Des rassemblements partout en France pour exiger la sortie du nucléaire

Alors que s’ouvre la campagne présidentielle, la protection des citoyens contre l’éventualité d’un accident nucléaire ingérable devrait être une priorité pour les candidats. Devant l’évidence de la crise technique, économique, sociale du nucléaire, il est temps de dire haut et fort "Arrêtons les frais !"

Pour exiger une sortie du nucléaire, de nombreux rassemblements se tiendront partout en France le 11 mars, jour anniversaire de l’accident de Fukushima, et les jours suivants :

  • À Paris, un rassemblement suivi d’une déambulation aura lieu place de la République samedi à partir de 14h30, avec prise de parole de représentants associatifs, français et japonais (en savoir plus).
  • À Strasbourg, les habitants du Grand Est sont appelés à manifester sous le mot d’ordre « Nucléaire, pour nos enfants nous n’en voulons pas ! ». Pour symboliser ce fardeau pour les générations futures, les militants défileront avec des poussettes chargées de fûts de déchets factices. Le lendemain, un rassemblement se tiendra à Fessenheim (en savoir plus sur ces deux rassemblements).
  • Le long de la Loire et de la Vienne, cours d’eau parsemés en tout de 14 réacteurs en fonctionnement, des rassemblements seront organisés sur des ponts le 11 mars (plus d’informations). Des actions sur les ponts du Rhône sont également prévues à Lyon le 18 mars (en savoir plus).

Partout en France, les militants sont appelés à « faire fleurir les actions contre le nucléaire » : constitution d’un réseau citoyen de lanceurs d’alerte autour de la centrale de Golfech (en savoir plus), organisation de conférence-débats, happenings…

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Fukushima : retour sur une catastrophe qui aurait pu être évitée

Diffusé le 12 février dernier au sein de l’émission « Cellule de Crise » de France 2, un reportage glaçant est revenu sur la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui plongeait le Japon dans l’inquiétude et la terreur en mars 2011.

Revoir  De Paris à Fukushima : Les secrets d'une catastrophe (Intégrale)

 

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Fukushima : 6 ans plus tard la situation n’est toujours pas sous contrôle

 
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Nous commémorons ce 11 mars 2017 les 6 ans du début de la catastrophe de Fukushima.


Ce début d’année aura été marqué par une information peu réjouissante sur les taux de radioactivité records mesurés par une sonde envoyée dans le réacteur 2.

Celle-ci a pu mesurer une radioactivité ambiante de 530 Sv - un taux capable de tuer un homme instantanément ce qui n’augure guère d’espoir quant à la capacité humaine (ou même robotique) à démanteler l’installation et à récupérer les coriums de combustible fondu - dont on ne connait toujours pas la localisation précise...

Par ailleurs le gouvernement japonais via une nouvelle évaluation a considérablement revu à la hausse le coût estimé de la gestion de cette catastrophe, la facture passant ainsi d’une trentaine de milliards d’euros en 2013 à 170 milliards d’euros en 2016 !

Si les médias ont quelque peu déserté le suivi au quotidien de celle-ci et que le gouvernement japonais a tenté la relance de 5 réacteurs nucléaires au Japon, (dont 3 fonctionnent à ce jour), il est pourtant fondamental de rappeler que la situation n’est en aucun cas sous contrôle.

Retour sur la chronologie des événements marquants de ces six dernières années, au cœur de l’enfer radioactif d’un désastre industriel, humain, économique et sanitaire.

Lire l'article complet du Reseau sortir du nucléaire


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Fukushima 6 ans après : rapport de Greenpeace

Greenpeace vient de publier un rapport en anglais sur la catastrophe de Fukushima intitulé « Pas de retour à la normale ». Il fait une étude des doses potentielles des habitants qui rentreraient dans les zones évacuées, avec un focus sur Iitaté-mura.

Le rapport se base sur de nombreuses mesures sur place et fait des évaluations de dose sur la vie entière. A noter que les mesures sur les échantillons ont été effectuées par le laboratoire citoyen Chikurin, fondé grâce au soutien de l’ACRO.

Les autorités ont prévu de lever l’ordre d’évacuer à la fin du mois de mars à Iitaté-mura, sauf dans les parties classées en zone de retour difficile, ainsi que dans le district de Yamakiya à Kawamata. L’indemnisation s’arrêtera dans un an. Cela concerne plus de 6 000 personnes à Iitaté qui font face à un dilemme, comme dans les autres territoires contaminés.

Greenpeace rappelle que la décontamination ne concerne que les zones proches des habitations et les cultures et que la forêt couvre 75% de cette zone montagneuse. Même dans les zones où les travaux de décontamination ont été effectués, les doses restent élevées. L’organisation a effectué des mesures de contamination des sols et de dose dans 7 habitations afin d’estimer l’exposition des personnes qui rentreraient. Cela varie entre 39 et 183 mSv sur 70 ans à partir de mars 2017. Cela peut dépasser la limite de 1 mSv/an qui est la limite de dose en temps normal et la dose totale de 100 mSv à partir de laquelle les autorités japonaises admettent qu’il y a augmentation du risque de cancer. Les doses prises au début de la catastrophe ne sont pas prise en compte dans ce calcul.

Par ailleurs, dans ses calculs, le gouvernement estime que le débit de dose est réduit de 60% dans les habitations grâce à l’effet d’écran des murs. Mais les mesures faites par Greenpeace dans une maison montrent que la réduction de l’exposition n’est pas aussi forte.

Toutes les données sont dans le rapport de Greenpeace.

Publié dans ACROnique de Fukushima

L'actualité quotidienne sur Fukushima

sur le site L'ACROnique de Fukushima- La catastrophe au jour le jour

 

 

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CATASTROPHE DE FUKUSHIMA DAIICHI :
UN CAUCHEMAR SANS FIN

En ce début d’année 2017, près de six ans après la catastrophe à la centrale TEPCO de Fukushima Daiichi   (Japon),   les   défis   techniques   et   financiers   à   relever restent colossaux, tant sur le site de la centrale qu’au niveau des territoires   contaminés,   et   la situation   est   tragique   pour   les populations   touchées   par   les retombées radioactives.

Article de la CRIIRAD à lire

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Sphère animée de la dispersion des aérosols radioactifs des jours suivant le 11 03 2011 par NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration)

https://www.gilblog.fr/_Media/fukushima.jpeg

A Fukushima la fusion ne fait que continuer

13 février 2017

Helen Caldicott nous remet dans les rails en commentant les dernières nouvelles.

Traduction (de Papijef) d’un article paru le 13/02/2017 dans Independant Australia, libre de droits qui peut être reproduite.

https://independentaustralia.net/politics/politics-display/helen-caldicott-the-fukushima-nuclear-meltdown-continues-unabated,10019

 

Le Dr Helen Caldicott explique les photos prises par les robots des réacteurs nucléaires de Fukushima Daichii : les niveaux de radiation n’ont pas culminé, mais ont continué de répandre des déchets toxiques dans l’Océan Pacifique, mais c’est seulement maintenant que les dégâts ont été photographiés.

"Le récent rapport sur des mesures de radiations énormes dans l’Unité 2 de la centrale nucléaire de Fukushima Daichii ne signifie pas qu’il y a un sommet des radiations dans le bâtiment du réacteur. Tout ce qu’il indique, c’est que, pour la première fois, les Japonais ont été capables de mesurer l’intensité des radiations délivrées par le combustible en fusion, alors que chaque tentative précédente avait été un échec parce que la radiation est tellement intense que les composants du robot ont été fonctionnellement détruits.

La mesure est de 530 sieverts, soit 53 000 rems (Roentgen Equivalent for Man). La dose à laquelle la moitié de la population exposée mourrait est de 250 à 500 rems, donc c’est une mesure massive. Il est fort probable que si le robot avait pu pénétrer plus profondément à l’intérieur de la cavité, la mesure aurait été bien plus grande.

Ces faits illustrent pourquoi il sera à peu près impossible de "démanteler" les unités 1, 2, 3 car nul humain ne pourra jamais être exposé à une radiation aussi intense. Ce fait signifie que Fukushima Daichi demeure une tache diabolique sur le Japon et sur le monde pour le reste de l’histoire de l’humanité, situé comme il est sur des zones actives de tremblements de terre.

Ce que les photos prises par le robot révèlent, c’est que quelques-uns des soutiens structurels de l’Unité 2 ont été endommagés. Il est vrai aussi que les quatre bâtiments avaient été structurellement endommagés par le tremblement de terre initial il y a plus de cinq ans et par les explosions d’hydrogène consécutives, aussi s’il y avait un tremblement de terre supérieur à 7 sur l’échelle de Richter, il est très possible qu’une ou plus de ces structures s’effondre ; conduisant à une émission massive de radiations si le bâtiment s’effondre sur le coeur en fusion en dessous.

Mais les Unités 1, 2 et 3 contiennent aussi les piscines de refroidissement avec des barres de combustible extrêmement radioactif - 392 dans l’Unité 1, 615 dans l’Unité 2, 566 dans l’Unité 3 ; si un tremblement de terre venait à faire une brèche dans une piscine, le rayonnement gamma serait tellement intense que le site devrait être évacué définitivement. Le combustible de l’Unité 4 et des piscines de refroidissement a été enlevé.

Mais il y a plus à craindre.

Le complexe a été construit au bord d’une chaine de montagnes et des millions de litres s’écoulent quotidiennement sous le complexe, provoquant une liquéfaction partielle de la terre. Comme cette eau coule par en-dessous sur les réacteurs endommagés, elle est en contact avec les trois coeurs en fusion et devient extrêmement radioactive en continuant sa route vers l’Océan Pacifique proche.

Chaque jour depuis le début de l’accident, 300 ou 400 tonnes d’eau se sont écoulés dans le Pacifique, où de nombreux isotopes – comprenant du cesium 137, 134, strontium 90, tritium, plutonium, americium, et plus de 100 autres - et se concentrent dans la chaine biologique en augmentant à chaque étape de la chaine alimentaire - algues, crustacés, petits poissons, gros poissons, puis nous.

Les poissons parcourent des milliers de kilomètres et les thons, les saumons, et d’autres espèces trouvées sur la côte ouest américaine contiennent maintenant quelques-uns de ces éléments radioactifs qui sont sans goût, sans odeur et invisibles. Entrant dans le corps humain par ingestion, ils se concentrent dans différents organes, irradiant les cellules voisines pour de nombreuses années. Le cycle du cancer est lancé par une seule mutation d’un seul gène régulatoire dans une seule cellule, et la durée d’incubation pour le cancer va de 2 à 90 ans. Aucun cancer ne définit son origine.

Nous pourrions pêcher du poisson radioactif en Australie, ou le poisson importé pourrait contenir des isotopes radioactifs, mais à moins qu’ils ne soient soigneusement testés nous ne saurons jamais.

En même temps que l’eau des montagnes qui atteint le Pacifique depuis l’accident, TEPCO a pompé quotidiennement plus de 300 tonnes d’eau de mer sur les réacteurs endommagés pour les refroidir. Elle est extrêmement radioactive et est re-pompée puis stockée dans 1200 énormes réservoirs éparpillés sur le site de Daichi. Ces réservoirs ne pourraient supporter un gros tremblement de terre et pourraient se briser, répandant leur contenu dans l’océan.

https://www.gilblog.fr/_Media/fukushima-reservoirs_med_hr.jpeg

Même si cela n’arrive pas, TEPCO va bientôt être à court d’espace de stockage et est en train d’essayer de convaincre les pêcheurs locaux que ce serait bien de déverser l’eau dans l’océan. Le RCF comme les rayons X délivré par ces réservoirs est très élevé - 10 millirems - et présente un danger pour les travailleurs. Il y a plus de 4 000 travailleurs chaque jour sur site, beaucoup recrutés par les Yakuzas ( la mafia japonaise ), comprenant des sans-domiciles, drogués et déséquilibrés mentaux.

Il y a un autre problème. Comme les coeurs en fusion émettent continuellement de l’hydrogène, explosif, TEPCO pompe de l’azote pour diluer les dangers de l’hydrogène.

De vastes surfaces au Japon sont maintenant contaminées, comprenant certaines parties de Tokyo, si radioactives que la poussière des rues mesurant 7 000 becquerels par kilo serait considérée comme bon à enterrer comme déchet radioactif aux USA.

Comme expliqué précédemment ces éléments radioactifs se concentrent dans la chaine alimentaire. La Préfecture de Fukushima a toujours été considérée comme un grenier alimentaire pour le Japon et bien que grande partie du riz, des légumes et des fruits cultivés ici soit radioactive, il y a une grosse pression pour vendre cette nourriture à la fois sur le marché japonais et à l’étranger. Taiwan a banni la vente de nourriture japonaise, pas l’Australie ni les USA.

Le Premier Ministre Abe a fait récemment adopter une loi selon laquelle tout reporter disant la vérité sur la situation est passible de 10 ans de prison. De plus les médecins disant à leurs patients que leur maladie pourrait être dûe aux radiations, ne seront plus payés, ainsi il y a un immense silence tant au Japon que dans les médias globaux.

Le Comité Préfectoral de Santé de Fukushima surveille seulement les cancers de la thyroïde dans la population et en juin 2016, 172 cas de personnes de moins de 18 ans au moment de l’accident ont développé ou sont suspectes de cancer de la thyroïde ; l’incidence normale dans cette population est de 1 ou 2 cas par million.

Cependant, d’autres cancers et leucémies causés par les radiations ne sont pas documentés de façon courante ainsi que les malformations congénitales, qui étaient et sont, répandues dans la population exposée de Tchernobyl.

Argument ultime, ces réacteurs ne seront jamais nettoyés ni démantelés car une telle tâche est humainement impossible. Donc ils continueront à déverser de l’eau dans le Pacifique jusqu’à la fin des temps et menaceront le Japon et l’hémisphère Nord avec des rejets massifs de radiations s’il y avait de nouveau un gros tremblement de terre."

 

Passée inaperçue chez nous, une information de novembre dans La Libre Belgique confirme l’alerte de Helen Caldicott. “Un fort séisme s'est produit mardi matin (22 novembre 2016) dans le nord-est du Japon, au large de Fukushima, déclenchant un tsunami près de la centrale nucléaire accidentée en mars 2011, mais aucun dégât n'a été rapporté dans l’immédiat. La secousse de magnitude de 7,4 s'est produite à 5H59 locales à une profondeur d'une dizaine de kilomètres, selon l'Agence météorologique nationale.
Peu après, "à 6H38, un tsunami de un mètre a été mesuré" au niveau des centrales Fukushima Daiichi, touchée en 2011, et Fukushima Daini, a indiqué la compagnie Tepco (Tokyo Electric Power) qui gère le site en ruines.
Aucun problème n'a été détecté à ce stade, a cependant précisé à l'AFP un porte-parole. Tepco a par ailleurs fait savoir qu'un système de refroidissement de la piscine de combustible usé du réacteur 3 de Fukushima Daini avait été stoppé, mais son fonctionnement a été rétabli peu après”.  (La Libre Belgique 22 novembre 2017)

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